Né à Chaussin (rue Pasteur) en 1882, il avait fait ses études primaires sur les bancs de l'école communale du village. Maître Régnier , notaire de Chaussin à l'époque, cherchait un jeune clerc amateur ; Henri Jeannet s'était présenté et avait été engagé pendant quelques années.
Très rapidement, il avait entrepris des études de droit à Cambray. Henri avait été nommé notaire et avait repris une étude dans cette ville où il avait exercé jusqu'à sa retraite qu'il avait prise en 1945. Son épouse Léopoldine Daye de nationalité belge, l'épaulait dans sa profession.
Maître Henri Jeannet dit "Emile" pour les intimes venait chaque année avec son épouse passer leurs vacances d'été à Chaussin (Hôtel Bach). Henri, bien qu'oublié, était un homme d'exception. Il n'était pas rare de le voir avec son épouse se promener dans les rues du village pour y rencontrer des anciens amis.
Henri Jeannet personnifiait à merveille le type d'un chaussinois de vieille souche. Il aimait rencontrer le monde, il appelait les jeunes enfants du village pour leur demander leur nom, en récompense ceux-ci recevaient une friandise et le remerciaient, ce qu'il appréciait beaucoup. Il se rendait fréquemment au secrétariat de la mairie pour consulter le journal officiel et prenait connaissance des affaires courantes du village. C'était un homme très coquet, très souvent vêtu d'un costume gris clair, coiffé d'une casquette et toujours avec des chemises claires et un noeud papillon. Derrière ses lunettes, on pouvait apercevoir le regard d'un homme intelligent, droit et généreux. Sa canne lui était indispensable pour la marche. Quand le temps le permettait, il allait faire une promenade matinale jusqu'au pont de Peseux.
Cet homme était un Chaussinois très généreux pour les habitants. Ses dons, sa générosité sa gentillesse, le legs qu'il avait fait en faveur de la commune pour récompenser pendant de nombreuses années le premier élève Chaussinois du collège Marcel Aymé en était une preuve. La mémoire de cette personne de bien nécessitait une reconnaissance que lui avait adressée la municipalité d'alors en lui dédiant une rue : la rue "Henri Jeannet" située dans le lotissement des Courbes. A l'heure de la retraite Monsieur et Madame Henri Jeannet résidaient à Castel-de-Crimiez (Nice).
Henri Jeannet mourut en 1967 d'une longue maladie. Notaire méconnu des Chaussinois, il méritait d'être honoré tout particulièrement dans son cher village natal auquel il resta constamment fidèle.